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Le 22 février, l’auteur Alexandre Page était l’invité de l’Auteurs Club. Voici le compte-rendu de cette visioconférence :

 

Quand est-ce que tu as commencé à publier ?

Alexandre Page : J’ai commencé à publier en 2018. Je suis historien de l’art de formation, le premier livre que j’ai publié était une monographie sur le peintre Marcellin Desboutin. J’ai débuté l’autoédition en 2019 en publiant mon premier roman qui s’intitule Partir, c’est mourir un peu, qui raconte les dernières années de l’empire russe au plus près de la famille régnante. Il a été finaliste du prix des Plumes Francophones la même année.

Entraîné par la bonne dynamique de ce premier roman, j’ai publié un recueil de nouvelles, quelques poésies… et j’ai continué à publier des ouvrages en histoire de l’art, dont notamment une monographie sur le peintre François Flameng, que j’avais étudié durant mes études d’histoire de l’art. J’ai aussi publié les deux premiers volumes d’une encyclopédie des peintres russes et soviétiques.

 

Comment gères-tu ta présence sur les réseaux sociaux ?

AP : Sur X, mes premiers abonnés sont venus plus par rapport à mon contenu, donc bien sûr le fait que je parle de littérature mais aussi de tous mes centres d’intérêt : la nature, l’art, la Russie… Mes 5000 premiers abonnés sont venus vraiment pour cela.

Et puis après, comme ça a pris un peu d’ampleur, que j’ai eu un peu de visibilité sur X, sont arrivés les bad buzz. J’ai l’habitude de dire ce que je pense sur un certain nombre de sujets d’actualité. Et quand on a un peu de notoriété sur X tout de suite ça devient viral quand on poste ce genre de tweet.

En 2021, j’ai eu pas mal de tweets qui ont énormément circulé, donc par exemple, j’en ai un qui a qui a fait 15000 likes, 2 millions de vues. Chaque fois qu’un tel tweet se diffusait des centaines d’abonnés se sont ajoutés.

En 2021 j’ai dû passer de 5000 à 15000 abonnés. Et puis, quand tu as certain nombre d’abonnés il y a des gens qui s’agrègent à toi parce que l’algorithme de X te recommande à telle ou telle personne. Tous les matins quand tu te lèves tu en as 20 ou 30 nouveaux.

Et puis maintenant, comme j’ai une certaine notoriété, c’est vrai que dès que je poste un tweet il y a tout de suite 100 likes et cela amène aussi de la visibilité.

Finalement, c’est ce qui fait le succès sur X, la plupart des comptes qui ont beaucoup d’abonnés sont des comptes polémiques.

 

 


Parle-nous de ta chaîne YouTube ?

AP : j’ai lancé ma chaîne YouTube début 2023 et à l’origine, c’était une chaîne que j’avais créée pour poster mes vidéos de sortie. Et puis, comme cela ne représentait que deux vidéos par an, je me suis lancé dans les chroniques littéraires. En plus, je recevais pas mal de de services presse d’auteurs qui me suivent sur les réseaux.

 

Comment se déroule le concours des Plumes Francophones ?

AP : En septembre 2019, j’ai appris que j’étais finaliste de ce concours, avec cinq autres auteurs, parmi 1500 candidats. Une équipe s’est déplacée à Clermont-Ferrand pour réaliser une vidéo promotionnelle. La remise des prix a, quant à elle, eu lieu en novembre. Bon, je n’ai pas remporté le prix et je suis reparti bredouille.

En 2023, j’ai été finaliste pour la seconde fois. Deux fois sélectionné pour les Plumes Francophones, ce n’était arrivé à aucun autre auteur. La remise de prix à eu lieu le 15 novembre. Une trentaine de personnes étaient présentes, surtout des influenceurs, qui ont reçu un exemplaire du livre. Il n’y a eu aucun retour…

En tout cas, le prix m’a beaucoup apporté en termes de visibilité et de notoriété, surtout parce que j’en ai parlé sur mon réseau personnel.

 

Pourquoi n’avoir jamais tenu un blog ?

AP : C’est très chronophage, pour une visibilité qui n’est pas toujours pertinente. J’ai un site vitrine, sur lequel j’annonce mes sorties, mes actualités, mais s’investir dans un blog prend beaucoup trop de temps.

 

Question d’un participant : Quel est le premier conseil que vous pourriez donner à quelqu’un qui est autoédité ?

AP : La réponse dépend beaucoup du genre littéraire. Par exemple, je pense que si on écrit dans un genre littéraire qui se vend très bien comme l’Urban Fantasy où la romance, sur Amazon, le meilleur moyen de se développer c’est de faire de la publicité. Par contre, si on n’écrit pas dans un genre littéraire qui se vend bien comme du roman historique ou de la poésie, je pense que pour le coup il faut vraiment travailler sa communauté sur les réseaux sociaux.

J’ai essayé la pub sur Amazon en tant qu’auteur de roman historique. Je m’y suis retrouvé financièrement, mais ce n’est pas extraordinaire, avec ce type de livre je ne touche pas le public qui va utiliser l’abonnement Kindle.

Le conseil que je recommande toujours aux auteurs autoédités, c’est la persévérance. Parce que c’est en publiant plusieurs livres qu’on finit par se créer son public.

 

Question d’une participante : Que penses-tu des réseaux hors X-Twitter ?

AP : Pour moi il vaut mieux, quand on est auteur, se concentrer vraiment sur 2 réseaux, maximum 3, quand on commence à prendre un peu d’ampleur parce que sinon après on est un peu partout et nulle part. On poste par-ci par-là et puis on ne peut pas être vraiment attentif aux notifications, aux commentaires, or il faut vraiment être réactif quand il y a une question d’un potentiel lecteur. Parce que si on répond 5 jours plus tard, c’est fini.

 

Un dernier conseil ?

AP : Les gens achètent le livre en se basant beaucoup sur la personnalité de l’auteur. C’est pour ça que sur les réseaux sociaux, il ne faut pas hésiter à avoir des avis un peu tranchés et vraiment à donner son opinion parce que on va peut-être éloigner de soi des personnes qui ne partagent pas du tout nos opinions mais par contre on va ramener vers nos réseaux des gens qui pour le coup ont les mêmes points de vue et ça va susciter plus d’engagement sur nos livres. On crée une relation qui n’est pas que basée sur les livres.

 

Merci à Alexandre page pour sa participation à cet Auteurs Club. Vous pouvez suivre son activité sur son compte X (Twitter) : @page_alexandre (l’image utilisée est extraite du compte X de l’auteur)

Synthèse des thèmes abordés lors de l’Auteurs Club du 21 septembre 2023 :

« Le site de l’auteur »

 

1. Créer un site ou un blog ?
La création d’un blog est une bonne idée lorsque vous n’avez pas encore publié de livre.
Le blog vous permet de commencer à créer votre communauté.
Il est important de se faire un nom avant la première publication.
Idéalement le blog doit se focaliser sur le sujet ou thème que vous allez traiter dans votre ou dans vos livres.
Vous pouvez aussi créer un blog pour parler de vos lectures, rédiger des chroniques.
Ou alors, vous pouvez dérouler une histoire, comme on le fait par exemple sur Wattpad, voire des nouvelles.
En parallèle, il faut commencer à apparaître sur les réseaux, en tant qu’auteur. Ne jamais perdre de vue l’objectif qui est, à un moment donné, de pouvoir parler de votre livre.

2. L’importance d’avoir un site.
Il ancre votre présence en ligne.
C’est là que les lecteurs viendront pour en savoir plus sur vous et vos livres.
Il est l’occasion de vous présenter et de présenter vos livres à votre façon.
Il faut penser à la première impression : l’internaute arrivant sur le site doit immédiatement savoir de quoi il s’agit, qu’il va en savoir plus, que le site mérite d’y passer du temps.

3. Quel est l’objectif de votre site web auteur ?
La réponse n’est pas : de vendre. C’est évidemment le but, mais le site doit répondre à d’autres problématiques, les lecteurs n’y vont pas pour acheter mais pour vous découvrir.
Il faut créer le contact, un lien.
Une biographie courte pour celles et ceux qui veulent savoir rapidement qui est l’auteur.
Une biographie bien plus poussée pour les lecteurs exigeants, ceux qui ont aimé votre livre et veulent en savoir beaucoup plus.
Vous voulez communiquer avec les lecteurs ? Le site devra comporter un formulaire d’inscription à une liste de diffusion et mener vers vos réseaux sociaux.

4. Quelles rubriques pour le site ?
Une biographie.
Les livres, avec l’accroche, les détails techniques et, au fur et à mesure, ajouter les articles et chroniques.
Chaque livre doit avoir sa propre page.
Une inscription à la liste de diffusion.
Les liens vers les réseaux sociaux.
Les événements à venir.
Le blog.
Des photos de vous, il faut incarner les publications.

5. Quels outils utiliser ?
Vous avez la possibilité de créer un site gratuitement, mais bien entendu les fonctionnalités de bases seront très limitées.
Faire appel à une société ? Cela coûte extrêmement cher.
Tout faire soi-même ? Cela prend beaucoup de temps. Et il y a bien sûr des dépenses annuelles. Pour l’hébergement, c’est-à-dire la société qui va héberger votre site sur ses serveurs informatiques. Sans oublier le nom de domaine, toujours payant.

6. Quel nom de domaine choisir ?
Votre prénom et votre nom, ou le pseudonyme. Ce sera bien plus utile pour le référencement.
Ne créez pas de site pour un seul livre, pareil pour les réseaux sociaux. Dans ce cas, à chaque nouvelle parution il faudra tout recommencer de zéro.

7. Comment avoir des followers ?
L’organisation de concours : une méthode très tentante, mais à laquelle il faut longuement réfléchir avant de se lancer.
Sinon, il n’y a pas de recette pour avoir plus de followers, il faut :
-suivre d’autres personnes. Un suivi actif, en likant et partageant leur contenu.
-ne pas parler que de soi : de temps en temps évoquer ses lectures ou un événement qui n’a rien à voir avec vos livres.

8. Quels réseaux sont utiles ?
Facebook : pour prendre le temps de rédiger des textes détaillés.
Twitter : là on peut utiliser la répétition à volonté, puisqu’on ne capte l’attention que de quelques personnes à chaque fois.
Instagram : le plus dynamique et pratique pour avoir sur son profil uniquement des posts au sujet de son ou ses livres, et partager en story (éphémère) des choses qui n’ont rien à voir.
TikTok : très dynamique avec le hashtag Booktok et ses dérivés.

9. Les éditeurs regardent-ils la popularité de l’auteur ?
Si vous annoncez dans votre lettre de présentation que vous avez déjà publié un livre, oui, ils vont aller voir. En se concentrant surtout sur les commentaires concernant votre ouvrage.
Si vous n’avez pas encore publié, votre popularité ou non sur les réseaux sociaux n’aura aucune incidence.