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Missives

La revue de la société littéraire

Missives n°272 – La Galerie des murmures d’Isabelle Cousteil

Missives n°272

 

 

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Résumé

Ce sont vingt scènes de la vie rêvée des œuvres ; illustrations de Lupi d’après les œuvres originales.

Anne-Marie Bence
Éditions Triartis, 2013
(Correspondances intempestives)

128 p. – 18

 

cousteil

Sur ses pas, Isabelle Cousteil nous invite à découvrir une exposition sous un angle original nous réservant de bien belles surprises. La Galerie des murmures réunit des œuvres d’art, qui sous la magie d’une plume talentueuse, prennent vie et inspirent à l’auteur des dialogues, des échanges épistoliers…

 

 

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Cézanne, de retour de Paris où il a rendu visite à Manet, retrouvant le ciel lumineux de sa Provence, écrit à son hôte et ami des lignes qui semblent tracées au pinceau, la palette à la main. Une lettre aussi ensoleillée que son langage, « peuchère ! » (inspiré de : Les parents de l’artiste d’Édouard Manet et de L.-A. Cézanne lisant l’Événement (Paul Cézanne).

 

 

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Avec la même aisance, l’auteur se glisse dans la peau de Marguerite, qui n’est pas allée à l’école et qui confie à son amie d’enfance Louise, repasseuse comme elle au faubourg Poissonnière, la rédaction d’une lettre à Zola, qui pour autant qu’elle soit malaisée tant elle se heurte aux règles rébarbatives de l’orthographe, n’en n’est pas moins de toute beauté (inspiré de Émile Zola (Édouard Manet) et La Repasseuse (Edgar Degas).

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L’ami maudit de Modigliani écrit au modèle de Man Ray, Kiki de Montparnasse, d’une plume, qui tel un archet, parsème sa feuille de notes de musique. Kiki, noblesse oblige, dans sa réponse se montre à la hauteur (inspiré de Le violon d’Ingres de Man Ray et Le violoncelliste d’Amadeo Modigliani).

Sous la froideur des dalles de pierre de la cathédrale de Bourges, le duc de Berry et son épouse se parlent dans un face à face voué à l’éternité. Si l’on prête l’oreille aux murmures qui s’élèvent de leur tombeau, il s’avère que ces paroles ne sont rien d’autre que griefs violents, réciproques. Voici les époux réunis dans la mort, après l’avoir été ici-bas, non par amour mais par décision du roi, pour leur plus grand malheur ! Le duc est excédé, cela n’a que trop duré ! Il décide d’interpeller au passage architecte ou sacristain pour un divorce posthume (inspiré des oeuvres : Jeanne de Boulogne de Jean de Cambrai et Jean 1er, duc de Berry de Jules Dumoutet).

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Camille Claudel écrit à ses « Soeurs à la folie ». Séraphine lui répond. Leur échange, empreint d’une même atroce souffrance, celle d’une vie privée de vie, faite de manque et de néant, dans l’abandon, l’indifférence, la trahison, est à broyer le coeur. Quant à Adèle Hugo, si elle reste muette, Camille sait pourquoi, son intuition le lui souffle : Adèle est morte. Il ne reste plus à Camille, du fond de son coeur, qu’à souhaiter à son âme de trouver enfin « un peu de loyauté et d’amour partagé » (inspiré de portraits photographiques (anonymes) de Camille Claudel, Adèle Hugo et Séraphine Louis).

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Mais ce n’est qu’un tout petit aperçu de ce que recèle de trésors La galerie des murmures, Il reste à découvrir, parmi tant d’autres merveilles, le dialogue du vieil homme à l’enfant (inspiré du Portrait d’un vieillard et d’un jeune garçon de D. Ghirlandaio), bouleversant, que je ne dévoilerai pas, malgré la tentation.

Grand merci à Isabelle Cousteil et à la Fondation d’entreprise La Poste pour avoir soutenu la publication de ce très bel ouvrage où l’art se déploie sous toutes ses formes.

 

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