Le Théâtre club
Les prochains rendez-vous du Théâtre club :
Lundi 5 décembre 2022
Lundi 6 février 2023
Lundi 3 avril 2023
Lundi 5 juin 2023
Plus d’informations très prochainement…
Ci-dessous, découvrez la genèse du Théâtre Club, une biographie d’André Degaine et l’histoire du Studio Raspail.
Les lundis du théâtre, étaient des soirées de découvertes théâtrales organisées au Studio Raspail, sous l’égide de la Société littéraire de la Poste et de France Télécom.
Xavier Jaillard raconte :
Quelle est la genèse et la finalité des Soirées Découvertes Théâtrales que vous organisez au sein du Théâtre club de la Société Littéraire de la Poste et de France Telecom ?
X.J. : « Faire l’avenir du théâtre en trouvant un lieu institutionnel à Paris qui puisse venir en appui et en complément du marché que font les acheteurs de théâtre essentiellement à Avignon, ce lieu permettant de présenter à un vrai public l’intégrale d’une lecture pour aider les projets dépourvus d’un certain nombre de moyens financiers.
Cela imposait deux choses : la modification du programme existant depuis des années en apportant de la création du XXIe siècle et l’élargissement du public d’abonnés à un public de professionnels qui pouvaient donner suite aux projets qui étaient proposés. J’ai donc constitué un fichier et procédé à des invitations. Petit à petit, les professionnels sont venus car le challenge était de pouvoir les intéresser et surtout de pouvoir constater à court terme que certains projets avaient connu une concrétisation.
Ainsi, nous avons eu la joie d’apprendre récemment que le spectacle Inconnu à cette adresse avec Xavier Beja et Guillaume Orsat, que nous avions présenté en novembre 2005, est programmé du 22 mars au 7 avril 2006 au Théâtre du Lucernaire pour 60 représentations coproduites. Ce spectacle avait d’ailleurs été plébiscité par le public. De plus, ce spectacle est basé sur un échange épistolaire. Quoi de mieux pour une Société littéraire ? »
Comment sont composées vos soirées ?
X.J. : « Les Soirées Découvertes Théâtrales fonctionnent selon le proverbe “On n’attire pas les mouches avec du vinaigre”. On ne fait pas venir les grands professionnels s’ils n’ont pas quelque chose qui les attire. Et ce qui les attire c’est le people. Personne n’échappe à cette règle. Le côté “happening” est primordial. Donc en première partie, nous invitons les gens les plus connus possibles dans les spectacles les plus lancés possibles.
Les gens viennent et nous faisons une interview de la vedette. Une fois que les professionnels sont là ils sont en quelque sorte piégés et intervient alors notre seconde partie réservée aux découvertes. »
Cette initiative résulte donc uniquement de votre collaboration avec la Poste et France Télécom ?
X.J. : « Oui. Ce que j’apporte est une expérience personnelle du théâtre et les outils de production, car j’ai fait beaucoup de production. Lorsque j’ai rencontré la Poste France et Télécom, ils m’ont dit : “Nous avons une Société littéraire qui dispose d’un lieu, le Studio Raspail qui est un vrai théâtre, et d’un secrétariat dont vous pouvez utiliser les services”. C’est mon sponsor en quelque sorte. »
Avez-vous carte blanche ?
X.J. : « Notre collège comprend plusieurs personnes dont Bernard Rotureau, le Président de la Société littéraire, Alain Toutous qui est le vice-président, Danielle Mazens, la secrétaire générale et remarquable cheville ouvrière, André Degaine, Françoise Casamatta qui m’aide à la programmation et qui a fait, toute sa vie, directrice exécutive du Fonds de soutien du théâtre et secrétaire du Syndicat des directeurs de théâtre de Paris, Delphine Guillot mon assistante qui est aussi comédienne et moi-même. Nous allons beaucoup au théâtre pour faire nos choix. Mais maintenant nous recevons directement beaucoup de projets.
Le Théâtre du Rond-Point nous a demandé d’accueillir le spectacle de Victor Haïm : Pour la peau d’un fruit, mis en scène par Anne Bourgeois, qui lui semblait entrer davantage dans notre créneau. Ce qui nous encourage et nous rend fiers puisque notre travail est valorisé par les professionnels. D’autant que nous avons chacun notre créneau.
Pour ce qui nous concerne nous avons opté pour des spectacles qui s’adressent à un public qui n’est pas “spécialisé”. Un public qui aime un théâtre d’action, de divertissement, ce qui n’est pas synonyme de théâtre de facilité. Mais il est vrai que nous n’allons pas trop loin dans le théâtre de recherche. J’aime pour ma part le théâtre qui va directement à l’émotion, soit par le rire soit par les pleurs, un théâtre d’émotion première.
Cela va donc en complément, sans doute utile, de ce que font les théâtres subventionnés plus axés sur un théâtre de recherche, plus intellectuel, plus profond. J’essaie d’aller vers un théâtre abouti. »
Quelle est la périodicité de vos soirées ?
X.J. : « Au départ, j’avais demandé tous les lundis. On m’a proposé un lundi par mois. Bref, en moyenne, actuellement, c’est une fois toutes les 3 semaines. Mais si la tendance actuelle se maintient, nous essaierons 2 lundis même s’il est vrai que cela mériterait bien la périodicité que j’avais demandé au départ. Il y a 22 programmations prévues pour cette saison. »
Quel est le ressenti des comédiens et auteurs postulants ?
X.J. : « Je me suis rendu compte d’un nécessaire cheminement. Au début ils venaient par le biais du bouche-à-oreille et parce que l’on faisait marcher notre carnet d’adresses et ceux des copains. Puis, nous avons eu des “candidatures” spontanées. Alors nous nous sommes appuyés sur le loup blanc du métier qui est le fichier électronique du spectacle de Claude Wolf qui était un outil de casting. Ce fichier qui est devenu “Le nouveau fichier” a un site sur internet qui permet aux comédiens de postuler pour des castings.
J’ai pensé qu’il était judicieux d’inviter le nouveau fichier systématiquement et de lui demander d’avoir un point d’accueil dans le hall du théâtre avant et après la soirée pour permettre d’éventuels rapprochements. J’espère que se créeront une synergie et une complémentarité de leur action avec la nôtre. Nous essayons aussi de mobiliser les tourneurs qui ne sont pas très nombreux et quand ils ne viennent pas nous leur envoyons des comptes-rendus des soirées auxquels votre site participe d’ailleurs largement, ce dont je vous remercie. »
Quels sont les retours du public ?
X.J. : « Ils sont bons et l’affluence croissante du public en est la preuve. Par ailleurs nous avons pu organiser à partir de ce public et des abonnés de la Société littéraire de la Poste et de France Télécom, qui est le premier corps social en France, des groupes pour assister à un des spectacles annoncés lors de nos soirées. Et nous tenons également un palmarès des spectacles que nous avons présentés. »
C’était avant tout un inlassable spectateur qui savait tout de Louis Jouvet à Charles Dullin et Ludmilla Pitoëff. André Degaine nourrissait la même admiration pour Jean Vilar, Roger Planchon ou encore Patrice Chéreau.
Dès sa tendre enfance à Clermont-Ferrand, où il naît en 1926, il s’intéresse à ce qui se passe dans la coulisse d’une scène de théâtre. Venu à Paris, il entre aux Postes et Télégraphes et s’engage dans la compagnie du Jeune Théâtre des PTT à laquelle il consacre de nombreuses heures de loisir. Il y a été tour à tour comédien, décorateur, machiniste, metteur en scène, affichiste et auteur.
Conteur infatigable, il commence à dessiner dès le début des années 1950 l’univers des pièces de théâtre qu’il voit. Il prend des notes, fait des croquis d’après nature et « pioche » dans l’histoire du théâtre.
De ses promenades autour du théâtre, il fait un livre qui est devenu un des titres de référence, L’Histoire du théâtre dessinée (A.-G. Nizet, 1992), dont le succès ne s’est jamais démenti depuis près de vingt ans. Il adaptera le livre pour le destiner aux jeunes (Le Théâtre raconté aux jeunes, Saint-Genouph, Nizet, 2006) ou fera connaître le Paris des promenades théâtrales.
Partager son amour du théâtre, des beaux textes a été un viatique tout au long de sa vie. En 1999, il a l’idée du Théâtre club sur le modèle des Ciné-clubs qu’il créera au sein de la Société littéraire.
Avec sa façon de raconter et sa profonde connaissance du sujet, André Degaine parvenait à faire vivre de manière vivante 25 siècles de théâtre, du théâtre grec et la comédie antique, jusqu’au Théâtre Libre, de Jouvet, à Vilar… en passant par Molière, le Boulevard du crime, Courteline, Dullin ou les Pitoëff…
André Degaine est mort dans la nuit du 27 au 28 mai 2010 à Paris.
Le grand lieu des rencontres de la Société littéraire jusqu’en juin 2022.
L’immeuble conçu par l’architecte Bruno Elkouken est partiellement inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1961.
Les verrières en bow-windows sur deux étages accentuent le jeu de volumes cubistes de la façade. D’autant que les étages supérieurs en terrasse sont en retrait. Achevé en 1934, il s’agit d’une commande de l’industrielle des cosmétiques Helena Rubinstein.
Le bâtiment comprend un théâtre au rez-de-chaussée – le Studio Raspail –, des appartements et des ateliers d’artistes.
Le 18 septembre 1934, le cinéma ouvre ses portes.
Le cinéma est géré par des cinéphiles avertis, dont le compositeur Jean Wiener, et présente lors de sa séance d’ouverture un film de Carl Dreyer. C’est pourquoi le Raspail 216, comme on l’appelle à l’époque, devient tout de suite une salle d’art et d’essai.
Le Studio Raspail poursuit jusqu’en 1982 sa carrière de salle de cinéma de quartier avant d’être racheté par les PTT pour leur usage interne.
Depuis, le Studio Raspail est exploité par les associations culturelles de La Poste. En 2022, il est racheté par des acquéreurs privés pour écrire une nouvelle page de son histoire…